(...) Alors même que le Patrimoine architectural contemporain et moderne subit à la fois les assauts de la requalification et des tentatives timides de sauvetages, Laurent Patart décide de le tenir, de le retenir dans un travail photographique pour le moins distancié de la production photographique académique actuelle.

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D’abord il choisit les outils disponibles en bas de chez lui, il ne part pas en safari muni d’une chambre photographique et agissant alors comme un intrus venant dire à ceux qui vivent là qu’ils vivent dans un exotisme particulier. Chez Laurent Patart, les images parfaitement claires à leurs objets, sans aucune accusation inutile ou esthétisation forcenée, nous apprennent ces lieux, nous les enseignent. Laurent Patart est un collectionneur qui, lui, ne se croit pas obligé de tuer son objet pour le ramener chez lui. Pourtant, il ne fait aucun doute que les objets sont durs, violents et transparents à leur abandon parfois. Et comme un collectionneur, Laurent Patart est un érudit, il connaît les lieux, les architectes, il connaît les infimes qualités des matériaux qui fondent ses photographies, car, il les aime. Il ne s’agit pas d’un contre-pied à un sentiment du commun face à ces espaces si souvent déclassés mais simplement que l’exercice de son regard lui permet de connaître son sujet et les raisons de leur présence.

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En ce sens, dans le choix de ses outils, dans la nécessité documentaire qui n’est surtout pas une distance, il est sans doute dans cette exposition celui que revitalise le plus justement l’héritage de la Nouvelle Objectivité. (...)

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David LIAUDET

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Commissaire de l'exposition "J'ai posé le monde sur la table :

Sylvain Bonniol, Rineke Dijkstra, Luka Hair, Frédéric Lefever, Ange Leccia, Philippe Martin, Laurent Patart et Jean-Baptiste Sécheret"

École supérieure d'Art et de Design, Le Mans

18 janvier - 10 février 2018